La petite librairie

La vie de la maison

Les beaux mots de @femme.qui.lit sur “Rien d’autre que cette félicité” de Nancy Huston

[Nancy Huston, Annie Ernaux et Rainer Maria Rilke]

Ce petit essai est une merveille de texte.
Il porte en lui la beauté de son titre emprunté à Rainer Maria Rilke dans son Chant des femmes au poète que je vous restitue ici tant ses vers m’ont émue :

Vois, toute chose s’ouvre, et ainsi sommes-nous ;
car nous ne sommes rien d’autre que cette félicité.
Ce qui chez l’animal était sang et ténèbres,
devint âme chez nous, âme qui se prolonge
en un cri. Et ce cri se dirige vers toi.
Cet appel n’est pour toi, c’est vrai, qu’un paysage
capté par ton visage, en douceur, sans désir.
C’est pourquoi nous pensons que ce n’est pas à toi
que s’adresse ce cri. Et pourtant n’es-tu pas
l’être en qui nous irons nous perdre sans réserve ?
Est-il un être en qui nous puissions être plus ?
Nous vivons l’infini le seul temps d’un passage.
Mais pour l’entendre il faut, bouche, que tu sois là,
Et toi, toi notre Verbe : il faut que tu demeures.

Autour des thèmes qui lui sont chers, la matrice, la féminité, le sexe, la filiation ou la relation aux hommes, Nancy Huston imagine un monologue par la voix d’une narratrice écrivaine Ariane, à l’attention de sa toute jeune fille et censé la préparer à sa vie de femme. Ariane temporise et se lance :

« Ma grande. Ma petite. Ma Chérie. Lyly. Il faudrait en quelque sorte que je te dise tout, tout de suite. Pas facile. »

Une merveille de texte en forme de testament qui fait écho à l’œuvre phénoménale de la grande Annie Ernaux.

C’est beau. C’est juste. C’est fort. C’est à lire.

Merci à @cathfd qui m’a rappelé la parution de ce texte. Je vous recommande son beau billet d’il y a plus d’un an (mai 2020… pfffiou ! Comme le temps passe !).

Et vous, connaissez-vous Nancy Huston ?

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