La petite librairie

La vie de la maison

Signez notre pétition : «Quand un bateau est en détresse, que son équipage tente de surnager, il y a des capitaines voguant à proximité qui répondent à l’appel, d’autres qui préfèrent poursuivre leur route»

Monsieur le Ministre de la Culture,

Monsieur le Directeur général d’Amazon France,

je me présente. Mon nom est Patrick Cova. Je travaille depuis plus de trente ans dans l’édition, qu’elle soit multimédia ou papier, en tant que dirigeant d’entreprise. Je m’occupe à ce jour des Éditions Parole, maison d’édition crée il y plus de 15 ans et qui suit actuellement une belle courbe de progression, animée par une équipe de 5 permanents, des intervenants et des sous-traitants, publiant près de 100 auteurs français et travaillant régulièrement avec près de 1000 librairies indépendantes en Europe francophone.

Parole est donc un des acteurs de ce que l’on nomme «la chaîne du livre», chaîne qui ne peut rester entière que si ses maillons : auteurs, éditeurs, libraires, lecteurs et tous les autres acteurs qui la constituent sont solidement imbriqués entre eux.

Notre rôle d’éditeur est habituellement de «Donner la parole», la parole à des auteurs qui veulent porter leurs textes vers les lecteurs, la parole à des libraires qui veulent créer avec nous des cercles vertueux pour la préservation de la bibliodiversité.

Pourtant aujourd’hui j’estime que mon rôle est également de «Prendre la parole» ! Prendre la parole non pas uniquement au nom des éditions Parole mais au nom de l’ensemble des citoyens français concernés par le livre, notamment tous les acteurs de l’économie du livre qui ont très vite et très respectueusement réagi aux mesures sanitaires d’urgence demandées par notre gouvernement pour tenter de lutter au mieux contre la pandémie que nous traversons.

Laissez-moi vous présenter ce qui pourrait être un livre… Une histoire qui semblerait de la science-fiction mais qui pourrait devenir un «Roman historique».

Chap. I : Samedi 14 mars 2020

Il est 19h, pour respecter les mesures de sécurité sanitaire annoncées par le gouvernement, tous les libraires de France ferment leur rideau, jusqu’à nouvel ordre. La chaîne du livre se grippe.

Chap. II : Lundi 16 mars 2020

Comme toutes les entreprises, les commerces ou les artisans, libraires et éditeurs tentent de s’organiser pour parer au plus urgent et tenir au mieux le temps que durera cette crise. Surtout, ils commencent à se demander dans quelles conditions une reprise d’activité sera possible.

Chap. III : Mardi 17 mars 2020

Amazon annonce que son chiffre d’affaires est en pleine expansion, qu’il maintient son activité et qu’il va même embaucher beaucoup de personnel !…

Monsieur le Ministre, Monsieur le directeur général, il y a deux fins possibles à cette histoire et c’est à nous tous d’en choisir une :

  • Continuer comme cela et réduire chaque jour les espoirs de milliers de libraires de se relancer au sortir de la crise, détruire la capacité des éditeurs à fournir les librairies, y compris Amazon, dans le long terme, mettre les auteurs qui sont la source même du succès d’Amazon dans une situation d’impasse.
  • Se conformer aux souhaits du Président de la République et faire preuve de solidarité, pour que, chacun dans notre rôle et selon nos possibilités, nous puissions reconstruire «l’après-pandémie».

> Notre proposition de fin, la voici :

Si l’entreprise Amazon France considère être en capacité de continuer à distribuer des livres et assurer une «continuité de service» aux Français, qu’elle est en conformité avec les mesures gouvernementales et qu’elle a su s’organiser pour assurer la sécurité sanitaire de ses employés et de ses sous-traitants, on peut estimer que c’est une bonne nouvelle.

Si Amazon France continue à faire des bénéfices, on peut estimer que c’est une bonne nouvelle.

Si le Ministère de la Culture peut considérer Amazon comme un soutien potentiel lorsqu’il s’agira de relancer tout le secteur économique et culturel que constituent les métiers du livre, on pourra considérer que ce sera une excellente nouvelle.

>> Concrètement, que nous demandons-vous ?

– Monsieur Frédéric Duval, accepteriez-vous d’engager votre entreprise Amazon France dans la dynamique constructive suivante :

  1. participer à la création d’un fonds de solidarité, tel qu’évoqué par notre ministre de l’Économie, un fonds spécifique à la relance des acteurs de la chaîne du livre qui éprouveront des difficultés, notamment les libraires et les éditeurs indépendants ?
  2. abonder par l’entreprise Amazon ce fonds sur le principe d’un pourcentage reversé sur chaque livre vendu durant toute la période d’impact de la crise sanitaire et des mesures de confinement ?
  3. rassurer le monde du livre sur vos intentions de ne pas entrer dans une concurrence déloyale et un abus de position dominante qui pourrait détruire des dizaines de milliers d’emplois ?

– Monsieur le Ministre de la Culture, accepteriez-vous :

  1. de réunir autour de vous les représentants des différents métiers du monde du livre ainsi que les organismes qui pourraient créer et orchestrer un tel fonds de solidarité ?
  2. d’organiser une table ronde réunissant les différentes parties prenantes pour, ensemble, imaginer ce que sera le marché du livre de demain ?

Auteurs, lecteurs, libraires, éditeurs, distributeurs nous sommes très nombreux à compter sur vous, nous sommes très nombreux à espérer pouvoir à nouveau bientôt pousser la porte d’une librairie.

SIGNEZ LA PRÉTITION

Vous aimez, partagez !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

css.php