Dernière lettre à Irène est un roman d’amour, un de plus, direz-vous, mais celui-ci est exceptionnel pour plusieurs raisons.
D’abord, parce qu’il dure une vie entière, et pas n’importe laquelle. Construit comme une saga contemporaine, sur fond historique et social, c’est toute la vie professionnelle et personnelle de Daniel Nahon qui se déroule. Il s’agit bien d’une autobiographie, et si l’auteur l’a (à peine) déguisée, ce n’est pas par coquetterie mais par pudeur. Parce que d’habitude, il écrit des livres scientifiques.
Rapidement, au fil des pages, tout prend de la densité. L’écriture se déploie, chamarrée, chatoyante, dans des descriptions magnifiques où la terre, les paysages, les senteurs nous offrent toutes leurs couleurs, mais surtout, Daniel Nahon nous transmet le plus intime de sa vie. C’est un don qu’il nous fait, le don de son histoire.
On chemine avec lui dans la construction, grâce à Irène, de son parcours professionnel de scientifique mondialement reconnu et dans ses pensées. Il dit aussi ce que, sans elle, sans son soutien infaillible, il aurait pu devenir.
Alors, au-delà d’Irène, c’est à toutes les femmes que Daniel Nahon rend hommage, à toutes celles qui, dans l’ombre, portent et accompagnent avec, en filigrane, la Terre, celle qui nous porte tous, omniprésente dans la construction de l’homme qu’il est. Il la magnifie, comme il le fait pour Irène, et sous-entend l’importance d’en prendre soin. De l’une et de l’autre, de la femme aimée et de la planète qui nous abrite.
Daniel Nahon
Collection Chemins faisant
Parution : 25 juillet 2020
268 pages